J’entrouvre la porte... Le vent s'engouffre largement dans l’entrebâillement, aspiré par la demeure, comme si celle-ci respirait à nouveau après une longue asphyxie.
Malgré la végétation abondante des alentours, les lieux semblent intacts, presque insensibles aux lois naturelles. Pas un brin de mauvaise herbe, pas une fissure, tout est resté à sa place, faisant fis des caprices du temps.
J'avance jusqu'à la cuisine, ma main tâtonne quelques secondes avant de se remémorer l'interrupteur. Une lumière chaude éclaire maintenant la pièce. Je m'assoie, sors un morceau de papier et commence a griffonner.
<< Chers Witness,
Je passe ici en coup de vent. J'espère que vous vous portez bien.
Pour ma part, plutôt bien, même si les lendemains gueule de bois sont de plus en plus cruels avec le temps !
Je me sens bien loin de ces épopées éthyliques où jadis nous nous noyions dans un flot incontinu de paroles et de musique, en toute insouciance jusqu'au petit matin.
J'espère vous retrouver peut-être, pour un de ces petits visus dont on a le secret.
Bises
Linkeuh >>
[HRP : Bisous de 2019 ! Je laisse une trace datée ici pour les archéologues ! ^^]